Le Vendée Globe 2008/2009
Abandon aux Açores

Avec l’abandon officiel de Roland Jourdain à Sao Miguel, ils ne sont plus que dix en mer pour boucler leur tour du monde en solitaire sans escale comme l’a fait dimanche après-midi, Michel Desjoyeaux. Et pendant que le vainqueur fêtait dignement sa seconde victoire au Vendée Globe, Raphaël Dinelli passait le cap Horn et Norbert Sedlacek était englué dans des calmes pacifiques…
Classement du lundi 2 février à 16h00
  1. Michel desjoyeaux (Foncia) arrivé aux Sables d’Olonne après 84j 03h 09’
  2. Armel Le Cléac’h (Brit Air) à 1375,8 milles de l’arrivée
  3. Samantha Davies (Roxy) à 996,6 milles du deuxième
  4. Marc Guillemot (Safran) à 1109,9 milles du deuxième
  5. Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) à 1395,9 milles du deuxième
  6. Dee Caffari (Aviva) à 1701,5 milles du deuxième
  7. Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 2070,2 milles du deuxième
  8. Steve White (Toe in the water) à 3080,9 milles du deuxième
  9. Rich Wilson (Great American III) à 4329,5 milles du deuxième
  10. Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) à 5626,1 milles du deuxième
  11. Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) à 5996,7 milles du deuxième
« J'ai pris ma décision d’abandonner, essentiellement à cause de la météo, car dès ce lundi soir, on a 35 à 40 nœuds de vent de Nord-Ouest quand le front va passer et ensuite, plusieurs jours de Nord-Ouest très fort par moments, puisqu'il y aura jusqu’à 50 nœuds de vent. J'ai navigué dans 35-40 noeuds ces deux derniers jours et c'est passé, mais pour aller jusqu'à La Corogne, je n'aurais que du vent de travers fort et le bateau ne peut pas supporter une grosse mer. » C’est par ces mots et avec beaucoup de tristesse que Roland Jourdain a annoncé à la vacation radio de ce lundi midi, sa décision de jeter l’éponge. Car à une cinquantaine de milles de Ponta Delgada sur l’île de Sao Miguel aux Açores, le skipper de Veolia Environnement a encore la possibilité de ramener son bateau sans quille dans un port, ce qui ne serait peut-être pas le cas avec la météo très dure qui s’annonce pour ce début de semaine… « La décision est douloureuse mais de toute façon, je m'en voudrais toute ma vie si jamais je passais près d'un port et que je ne m'arrêtais pas, puis que 24h ou 48h plus tard, il m'arrivait un pépin dans lequel je risquerais la vie de quelqu'un pour venir me chercher, dans lequel je risquerais la vie de mon bateau ou devrais laisser mon bateau. La mer, ce n'est pas une poubelle. Donc voilà, c'est une décision de bon sens marin… ». Le solitaire devrait s’amarrer avant la nuit, son équipe technique étant déjà à poste aux Açores pour le remorquer avant l’arrivée de vents forts de Nord-Ouest au passage du front froid.
Dix en course
Ce dix-neuvième abandon marque tous les esprits car Roland Jourdain avait été le grand animateur de la « chasse au Desjoyeaux », restant pendant 47 jours dans son sillage, même si au fil de la remontée de l’Atlantique, l’écart qui s’était maintenu auparavant sous les cent milles, ne faisait qu’augmenter après son abordage avec un cétacé… C’est ainsi la plus éliminatoire de toutes les éditions du Vendée Globe avec seulement 36% des solitaires classés ce jour et encore en mer ! Le scénario est pour le moins à rebondissements et après la victoire énorme de Michel Desjoyeaux, ce nouvel abandon démontre une nouvelle fois que ce tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance n’a pas d’équivalent et s’avère la plus difficile des courses à la voile.
Armel Le Cléac’h (Brit Air) est donc désormais le potentiel deuxième de ce Vendée Globe, mais il va avoir à gérer des vents très forts de Nord-Ouest pour les deux jours à venir et surtout une mer très grosse en arrivant vers la pointe espagnole. Travers au vent et à la lame, le monocoque va être extrêmement sollicité et le skipper va devoir composer entre vitesse et sécurité pour ne pas risquer une avarie de dernière heure ! Pas facile car trop de précautions peuvent aussi mettre en difficulté un bateau qui a déjà près de 25 000 milles sous la quille : trouver la bonne vitesse et le bon angle par rapport à la houle est certainement le dernier challenge du Finistérien qui est attendu entre jeudi matin et vendredi soir aux Sables d’Olonne.
Option Ouest
Par voie de conséquence, Samantha Davies (Roxy) est passée à la troisième place du classement : la Britannique était en plus contente de voir que Marc Guillemot ne suivait pas la même trajectoire pour finir la course. Car le skipper de Safran a choisi de se décaler vers l’Ouest pour tenter un dernier coup stratégique : l’anticyclone des Açores est en effet très à l’Ouest de sa position ce qui impose de faire du près pendant des jours et des jours en suivant la route la plus courte… Mais comme il se pourrait bien que les hautes pressions reviennent plus au centre de l’Atlantique en milieu de semaine, cela provoquerait un changement radical de la situation ! Samantha Davies pourrait alors se retrouver en plein milieu dans des vents faibles et erratiques, tandis que le Trinitain profiterait d’un flux de Sud-Ouest modéré pour accrocher les dépressions plus au Nord. Réponse mercredi soir quand les deux compagnons de route seront à la latitude des Canaries !
Et si cette transformation du champ de vents se précisait, cela pourrait aussi permettre à Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) de couper très franchement le fromage… Il y aurait en effet une ouverture tactique par l’Est en faisant du près pour gagner dans le Nord-Est puis pour attraper un régime de Sud-Ouest de la latitude de Gibraltar jusqu’au cap Finisterre. Gardes-toi à droite, gardes-toi à gauche, Sam ! Mais il n’est pas sûr que Dee Caffari (Aviva) profite d’une situation semblable : ces mouvements assez rapides des centres d’action météo sur l’Atlantique laissent entendre que ce couloir par l’Est pour Brian puisse tenir assez longtemps pour ouvrir la même porte pour sa compatriote…
Du cap Horn à l’équateur
Et si l’Anglaise est bien sortie du Pot au Noir, Arnaud Boissières commence à y entrer : pour l’instant, le skipper de Akéna Vérandas n’est pas trop ralenti, mais il va devoir composer avec une Zone de Convergence Inter Tropicale assez instable. Encore une journée et demie pour franchir l’équateur… Quant à Steve White (Toe in the water), il a encore du mal dans des alizés poussifs au large du Brésil. Le Britannique s’est enfin extrait de la zone orageuse qui l’a obligée à tirer des bords pendant des jours. Et pour l’Américain, la progression dans l’Atlantique Sud n’est pas plus facile : en retournant du côté de l’Uruguay, Rich Wilson (Great American III) a bien touché du vent, mais plutôt contraire !
Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) a rempli une grande partie de son challenge : faire le tour du monde sans énergie fossile ! Et bien en ce lundi, le navigateur a franchi pour la troisième fois le cap Horn dans des conditions assez musclées. Traverser les mers du Sud avec seulement des panneaux solaires et une éolienne pour produire de l’électricité était en effet la phase la plus délicate de son périple autour du monde. Normalement, en remontant vers le Nord depuis ce lundi après-midi, la vie sera moins rythmée par ces impératifs de charge… Enfin, Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) s’est fait piéger par des calmes ! À moins de trois cents milles du cap Horn… Incroyable car il n’arrive pas à s’en sortir et devra attendre jusqu’à mardi pour espérer voir une dépression le pousser vers la sortie du Pacifique.
Estimation d’arrivées
  • Armel Le Cléac’h : entre le 5 février à 7 h et le 7 février à 7 h
  • Samantha Davies et Marc Guillemot : entre le 9 février à 13h et le 11 février à 13h
  • Brian Thompson : entre le 10 février et le 12 février
  • Dee Caffari : entre le 11 février et le 13 février
  • Arnaud Boissières : entre le 13 février et le 15 février
  • Steve White : vers le 20 février
  • Rich Wilson : vers le 27 février
  • Raphaël Dinelli : vers le 6 mars
  • Norbert Sedlacek : vers le 11 mars
Bibliographie

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