Départ de la Transat Jacques Vabre 2009 le 8 novembre 2009 du Havre !

La mer à boire

La course au large réserve parfois de drôle de paradoxes. Après une première nuit sur un tempo rapide qui a permis aux marins de la Transat Jacques Vabre de s’extraire des pièges de la Manche, toute la flotte se débattait dans les petits airs générés par une dorsale anticyclonique. Mais tous avaient déjà en tête les jours à venir, où deux dépressions successives risquent de secouer durement les concurrents. Comment échapper au piège sachant que la route du sud reste bouchée. A Cherbourg, Yves Le Blévec et Jean Le Cam (Actual) organisent, quant à eux, le sauvetage de leur trimaran retourné accidentellement au large du Cotentin.
Dubitatifs ! Transat Jacques Vabre 2009 : Crêpes WhaouA entendre les navigateurs en route vers Puerto Limon, la situation météorologique des jours à venir promet un chemin de pénitence : vents forts et contraires, mer formée et croisée, même les habitués des navigations hivernales sur l’Atlantique nord, tel Jean-Luc Nélias (Veolia Environnement), reconnaissaient que le menu qui les attend était des plus indigestes. Et ce d’autant plus que la route du sud, synonyme de vents plus maniables, paraît pour l’heure fermée. Alors, chacun fait contre mauvaise fortune bon cœur. On se préoccupe de l’instant présent, on profite des milles grappillés sur la concurrence. Il est parfois nécessaire de cultiver un certain fatalisme quand on voit s’approcher les griffes de l’ours et que l’on est au fond de la cage.
Ce qui est pris ...
A ce petit jeu, Michel Desjoyeaux et Jérémie Beyou (Foncia) n’ont rien perdu de leur pugnacité. Auteurs d’un départ moyen, les deux hommes n’ont pas tardé à revenir aux avant-postes et occupaient déjà la tête du Transat Jacques Vabre 2009 : Fonciaclassement devant Kito de Pavant et François Gabart (Groupe Bel) et le tandem Arnaud Boissières - Vincent Riou (Akena Vérandas). Mais les écarts encore faibles entre tous les monocoques n’ont pas encore de valeur vraiment significative. Charles Caudrelier qui accompagne pour la deuxième fois Marc Guillemot à bord de Safran préférait, quant à lui, se réjouir du formidable potentiel de leur plan Verdier – VPLP et ne retenait jusque là que le plaisir d’une première nuit en mer, suffisamment tonique pour remettre tout le monde dans le bain de la compétition. Mike Golding (Mike Golding Yacht Racing) , s’il avouait quelques travaux de bricolages sur ses pilotes, n’en continuait pas moins d’afficher un optimisme certain et son bonheur d’être sur l’eau… Il n’empêche : derrière les discours de façade, chacun cherche à engranger des forces, à se mentaliser vers des heures difficiles. Siestes réparatrices et petits plats réchauffés font parfois plus de bien à l’âme que les sempiternelles projections dans des heures dont l’issue ne fait guère de doute.
Un seul être vous manque
Pour les Multi50, la situation n’est pas la plus enviable. L’accident survenu à Yves Le Blévec et Jean Le Cam est venu rappeler à toute la flotte que l’équilibre d’un multicoque ne saurait dépasser certains seuils critiques. Victorien Erussard (Guyader pour Urgence Climatique) reconnaissait avoir levé le pied dès le début de nuit devant une mer chaotique… décision confortée évidemment par le chavirage d’Actual, même si pour l’heure, rien ne permet de dire qu’il y a eu la moindre imprudence de conduite de la part de l’équipage. Actual progressait à près de vingt nœuds, aux allures portantes et les deux navigateurs avaient à ce moment-là le sentiment d’en garder sous le pied. Leur Transat Jacques Vabre 2009 : Actualtrimaran s’est arrêté brusquement au bas d’une vague et aux dires d’un Jean Le Cam, pourtant habitué aux caprices de multicoques volages, s’est levé à la verticale en quelques secondes. Un chavirage brutal, inexplicable, même si la vision de l’étrave du bateau laisse supposer que la machine d’Yves Le Blévec est peut-être entrée en collision avec un Objet Flottant Non Identifié. Passée l’angoisse pour chacun de savoir si son coéquipier était à bord, les deux navigateurs ont réagi avec le calme et la détermination qui sied. Parvenus à Cherbourg en remorque du canot de sauvetage de Goury avec le mât miraculeusement intact, les deux marins tenaient à souligner l’extraordinaire sang-froid et le professionnalisme des bénévoles de la SNSM venus à leur secours. C’est un coup dur pour l’essor de cette classe que Franck-Yves Escoffier, le skipper de Crêpes Whaou ! a porté à bout de bras avant de voir son souhait se réaliser que d’autres navigateurs de renom le rejoignent. Le leader de la classe Multi50, contacté à la vacation de ce matin, ne voyait aucune raison de se réjouir de l’élimination prématurée d’un de ses plus dangereux concurrents, bien au contraire. Pour Alain Maignan et Nicole Harel, c’était aussi la soupe à la grimace. Le skipper de FENETREA – Cardinal, au vu d’une fissure décelée sur son bras de liaison, décidait de faire route sur Port-la-Forêt pour faire expertiser son bateau avant de savoir s’il pouvait continuer l’aventure. Il y aura des jours meilleurs.
Classement à 17 heures
Multi 50
  1. Crêpes Whaou ! (FY Escoffier – E Le Roux) à 4678,3 milles de l’arrivée
  2. Région Aquitaine Port Médoc (Lalou Roucayrol – Amaiur Alfaro) à 86,3 milles du premier
  3. Guyader pour Urgence Climatique (V Erussard – L Féquet) à 110,3 milles du premier
IMOCA 60
  1. Foncia (M Desjoyeaux – J Beyou) à 4398,2 milles de l’arrivée
  2. Groupe Bel (K de Pavant – F Gabart) à 3,1 milles du premier
  3. Akena Vérandas (A Boissières – V Riou) à 5 milles du premier
  4. Aviva (D Caffari – B Thompson) à 5,4 milles du premier
  5. Brit Air (A Le Cléac’h – N Troussel) à 5,8 milles du premier
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à surfer sur le site officiel de la Transat Jacques Vabre !

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